Maladie inflammatoire de l’intestin (MII)

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La maladie inflammatoire de l'intestin (MII) est un trouble inflammatoire chronique de l'intestin sans cause identifiable (telle une infection). Il semblerait que ce trouble résulte d'un système immunitaire anormalement actif qui réagit aux aliments, aux bactéries et à d'autres contenus du tractus gastro-intestinal. Cette réaction immunitaire anormale provoque une inflammation persistante et des lésions intestinales qui se manifestent par des douleurs abdominales, des diarrhées souvent sanglantes, une perte de poids et une mauvaise croissance. Plus de trois millions d'Américains sont touchés par les MII et environ un quart des troubles se déclarent chez les enfants.


Table des matières

Quels sont les types de maladies inflammatoires de l'intestin ?

Les principaux types de maladie inflammatoire de l’intestin sont au nombre de deux : la maladie de Crohn (MC) et la colite ulcéreuse (CU). La colite ulcéreuse provoque une inflammation qui se limite en grande partie au gros intestin (le côlon).  Par contre, la maladie de Crohn peut toucher n’importe quelle partie du tube digestif, notamment la bouche, l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle et le côlon. La plupart des patients atteints de la maladie de Crohn souffrent toutefois d’une maladie qui touche la dernière section de l’intestin grêle ( iléon terminal ) et le gros intestin. Certains patients peuvent avoir un diagnostic de colite indéterminée. Cela signifie qu’elle présente des caractéristiques qui peuvent être compatibles avec la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse et qu’elle ne s’est pas manifestée.  La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse sont abordées plus en détail dans des sections distinctes de « GI kids ».

Les cliniciens utilisent également le terme de maladie inflammatoire de l’intestin à déclenchement très précoce (VEOIBD) pour décrire les maladies qui surviennent chez les enfants de moins de 6 ans. Beaucoup de ces patients atteints de VEOIBD présentent une maladie similaire à la MII observée chez les enfants plus âgés et les adultes, tandis que d’autres présentent des caractéristiques plus définies. Il s’agit d’un sous-groupe de patients unique qui nécessite une évaluation plus approfondie d’autres causes possibles.

Quelques données de base sur les maladies inflammatoires de l'intestin (MII)

La cause exacte des MII est inconnue, mais des facteurs génétiques et environnementaux individuels peuvent être impliqués.

Les patients atteints de MII peuvent également être atteints d’une inflammation dans d’autres parties de leur corps, notamment la peau, les articulations, les yeux ou le foie.

Il ne faut pas confondre les maladies inflammatoires de l’intestin (MII) et le syndrome du côlon irritable (SCI).  Les patients atteints de MII sont généralement plus malades, avec des diarrhées, des douleurs abdominales, des saignements rectaux et une perte de poids. La coloscopie indique généralement des signes d’inflammation qui sont confirmés par une biopsie. En revanche, le SCI peut provoquer des douleurs abdominales et des diarrhées, mais les symptômes sont généralement plus bénins.  Dans le cas du SCI, la coloscopie et les biopsies sont normales.

Les patients atteints de MII doivent être suivis de près par un gastroentérologue pédiatrique ou un spécialiste des MII. Le traitement des MII implique une combinaison de thérapies médicales et nutritionnelles. Chez certains patients, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

Les enfants atteints de MII mènent souvent une vie normale et sont capables d’atteindre leurs buts dans la vie comme les autres enfants.

Symptômes et diagnostic des MII

Mon enfant est-il atteint d'une MII ?

Les symptômes de la MII peuvent apparaître à tout âge. Les deux formes les plus courantes de MII sont la colite ulcéreuse (CU) et la maladie de Crohn (MC). Les symptômes de ces deux maladies peuvent être très similaires. Si votre enfant présente des symptômes de MII, contactez votre pédiatre pour une évaluation.

Liste des symptômes d’une MII pédiatrique :

  • diarrhées, parfois avec du sang et du mucus ;
  • douleurs abdominales ;
  • perte d’appétit ;
  • perte de poids ;
  • fièvre et fatigue non expliqués ;
  • mauvaise croissance ;
  • plaies dans la bouche.

Diagnostic d’une MII pédiatrique :

Si votre médecin soupçonne que votre enfant est atteint d’une MII, il procédera probablement à plusieurs tests de diagnostic, notamment :

  • tests sanguins ;
  • analyses des selles ;
  • radiographies et autres examens radiologiques ;
  • endoscopie du tube digestif supérieur et inférieur.

Les MII pouvant être héréditaires, votre médecin peut vous interroger sur les antécédents médicaux de votre famille. Si votre enfant présente des symptômes de MII, parlez-en avec votre médecin de famille ou consultez un gastro-entérologue pédiatrique près de chez vous.

Traitement et prise en charge d’une MII chez l’enfant

Une MII peut être une maladie évolutive (ce qui signifie qu’elle peut s’aggraver avec le temps). Un diagnostic et un traitement précoces peuvent donc prévenir les dommages et avoir un impact sur le bien-être à long terme de votre enfant.

La prise en charge d’une MII diffère pour chaque patient et dépend de plusieurs facteurs, dont le diagnostic, la gravité des symptômes de la maladie, l’étendue de la maladie (la partie de l’intestin touchée), l’âge de l’enfant et les autres problèmes médicaux sous-jacents.

Les objectifs généraux de la prise en charge d’une MII sont les suivants :

  • faire disparaître les symptômes et prévenir leur réapparition ;
  • améliorer la qualité de vie ;
  • promouvoir et permettre des activités normales sans restrictions ;
  • favoriser la croissance et une nutrition optimale ;
  • éviter les hospitalisations, les visites aux urgences et les absences scolaires ;
  • limiter l’utilisation de corticostéroïdes systémiques (oraux et intraveineux) ;
  • prévenir les complications à long terme de la maladie et les effets secondaires liés au traitement.

D’un point de vue médical, l’objectif du traitement d’une MII est la guérison des muqueuses ou une rémission durable ; c’est-à-dire, l’enfant se sent bien et ne présente pas de signes d’inflammation. La guérison des muqueuses se définit comme l’absence d’activité de la maladie lors d’une coloscopie ou d’autres méthodes d’imagerie comme l’IRM ou le scanner. Le médecin gastro-entérologue effectue aussi périodiquement des analyses de sang et de selles pour s’assurer que l’inflammation est bien maîtrisée. Il a été démontré que la cicatrisation des muqueuses non seulement prévient les éruptions fréquentes, mais aussi les complications à long terme comme le rétrécissement (la striction) des intestins, les hospitalisations et même les cancers du côlon et de l’intestin.

Le traitement comprend plusieurs méthodes différentes adaptées à chaque patient et peut inclure une des méthodes ou une combinaison de chacune des méthodes suivantes :

  • régime alimentaire et nutrition ;
  • interventions médicales et chirurgicales ;
  • médecine complémentaire/alternative (MCA).

Consultez l’équipe soignante de votre enfant pour déterminer le traitement le mieux adapté à son cas.

Traitement médical d’une MII

Corticostéroïdes

Ce groupe de médicaments, souvent appelé stéroïdes, est constitué d’agents anti-inflammatoires puissants utilisés pour le traitement des MII modérées à sévères. Ils sont principalement utilisés pour l’induction (c’est-à-dire pour contrôler rapidement l’inflammation) et aident ainsi à la résolution des symptômes. Ils sont généralement utilisés à court terme (de quelques semaines à quelques mois) et doivent être diminués jusqu’à l’arrêt (diminution progressive). Lorsqu’un enfant prend des corticoïdes, son organisme cesse de produire du cortisol, une hormone naturellement fabriquée dans le corps par les glandes surrénales. Le but du sevrage est de laisser le corps prendre en charge la production à l’arrêt des corticostéroïdes.

Les corticostéroïdes sont disponibles sous forme orale, rectale et intraveineuse (directement administrés dans une veine). Les formes de corticostéroïdes couramment utilisées pour les MII sont les suivantes :

  • Prednisone ou prednisolone
  • Méthylprednisolone
  • Hydrocortisone
  • Budésonide (noms de marque : Entocort® EC, Uceris™)

Le budésonide fait partie d’une nouvelle classe de corticostéroïdes appelés stéroïdes non systémiques parce qu’ils ciblent l’intestin plutôt que le corps entier. Ce faisant, ils provoquent moins d’effets secondaires. Les capsules de budésonide sont conçues pour ralentir la diffusion du budésonide jusqu’à ce que le médicament atteigne l’iléon et le côté droit du côlon (Entocort EC) ou tout le côlon (Uceris).

Les corticostéroïdes sont liés à divers effets secondaires qui dépendent du type de corticostéroïde, de la dose et de la durée du traitement. Ils ne sont recommandés qu’à court terme pour obtenir une rémission. L’utilisation fréquente et à long terme des corticostéroïdes n’est pas recommandée en raison de leurs effets secondaires indésirables.

Les effets secondaires les plus courants des corticostéroïdes sont les suivants :

  • appétit accru et prise de poids ;
  • visage enflé ;
  • acné et pilosité faciale ;
  • changements d’humeur et troubles du sommeil ;
  • hyperactivité ;
  • risque accru d’infections.

Parmi les effets secondaires à long terme et rares de l’utilisation fréquente et prolongée de corticostéroïdes systémiques, citons les suivants :

  • retard de croissance ; 
  • os affaiblis (ostéopénie) ;
  • nécrose avasculaire du fémur (entraîne une modification de la marche et une douleur de la hanche) ;
  • diabète sucré (contrôle médiocre du taux de sucre).

Aminosalicylates

Sulfasalazine, Olsalazine, Mésalamine, Balsalazide

Les aminosalicylates ou 5ASA font partie des médicaments les plus sûrs pour le traitement des MII, mais ils ne sont généralement efficaces que dans les cas faibles à modérés de colite ulcéreuse.  Ils agissent directement sur les muqueuses de l’intestin pour réduire l’inflammation. Ils sont généralement administrés par voie orale (liquide, pilules ou capsules) et par voie rectale (suppositoires et lavements).

Les effets secondaires les plus courants des 5-AAS sont les maux de tête, la diarrhée, les ballonnements et les nausées. Ils sont plus rarement associés à des réactions allergiques se manifestant le plus souvent par une éruption cutanée.

Antibiotiques

Métronidazole, Ciprofloxacine (Cipro®)

Les antibiotiques sont souvent utilisés pour traiter les complications infectieuses des maladies inflammatoires de l’intestin, comme les abcès dans l’abdomen ou autour de l’anus (périanal). Ils peuvent également être utilisés pour traiter la maladie de Crohn faiblement active et sont parfois utilisés pour traiter les poussées légères de colite ulcéreuse.

Immunomodulateurs

Les immunomodulateurs sont des médicaments qui diminuent la réaction normale du système immunitaire. Ils sont généralement utilisés pour traiter la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse modérées à sévères. Ils sont parfois utilisés en association avec des substances biologiques (voir ci-dessous). Ils sont sans danger, mais les patients doivent subir des analyses de sang fréquentes pour surveiller le foie et le nombre de leucocytes.

Azathioprine AZA et 6-mercaptopurine (6MP)

Ces deux médicaments sont principalement utilisés pour assurer une rémission (maintenir l’inflammation sous contrôle et prévenir les poussées) dans la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Les médicaments prennent généralement de 3 à 4 mois avant d’avoir un effet complet sur l’inflammation intestinale.

Méthotrexate

Le méthotrexate est utilisé sous forme de pilule ou d’injection pour le maintien de la rémission de la maladie de Crohn. Il est aussi parfois utilisé en association avec des substances biologiques (voir ci-dessous).

Tofacitinib (Xeljanz®)

Le tofacitinib est un médicament oral autorisé pour la prise en charge de la colite ulcéreuse modérée à sévère chez l’adulte. Il agit en bloquant une voie de l’inflammation appelée la voie JAK-STAT. Bien que ce médicament ne soit pas approuvé pour un enfant atteint de MII, il est parfois utilisé lorsque les autres médicaments n’ont pas d’effet.

Effets secondaires possibles :

  • nausées ou vomissements ;
  • diarrhées et troubles abdominaux ;
  • diminution de la capacité à combattre les infections ;
  • fatigue ou sensation de fatigue ;
  • pancréatite ou inflammation du pancréas (se manifeste généralement par de fortes douleurs abdominales et des vomissements).

Cyclosporine (Gengraf ®, Neoral ®, Restasis ® et Sandimmune ®), Tacrolimus (Prograf ®) et Sirolimus (Rapamune)

Ces médicaments agissent en supprimant le système immunitaire et sont généralement utilisés à court terme pour provoquer une rémission dans les cas graves de maladie de Crohn et de colite ulcéreuse difficiles à maîtriser avec les traitements conventionnels.

En général, ces médicaments nécessitent une surveillance étroite des taux de médicaments dans le sang afin de les maintenir dans une certaine fourchette et de contrôler la fonction rénale et les électrolytes.

Ces médicaments sont associés à un risque accru d’infection et certains enfants peuvent avoir besoin d’être sous antibiotiques pendant leur traitement par tacrolimus, sirolimus et cyclosporine.

Substances biologiques

Les substances biologiques sont des protéines complexes conçues pour se lier et bloquer des cibles spécifiques et ainsi contrôler l’inflammation. Ils sont fabriqués partiellement ou entièrement à partir de sources vivantes, telles que des cellules animales ou humaines. Ils contiennent des ingrédients actifs, tels que des anticorps, et comprennent un large éventail de médicaments qui diffèrent par leur mode d’action et d’administration.

Un biosimilaire est une substance biologique fabriquée sur la base d’une substance biologique existante (le princeps), sans en être une copie exacte. Les biosimilaires fonctionnent de manière très similaire aux molécules d’origine et sont généralement administrés de la même manière. Vous trouverez de plus amples informations sur les biosimilaires ici.

Il existe de nombreux types de substances biologiques pour le traitement des MII. Ils sont administrés soit par injection (une piqûre sous la peau), soit par perfusion dans une veine.

Un suivi régulier pendant le traitement, avec des analyses sanguines et un examen physique, contribue également à garantir la sécurité. En prescrivant des produits biologiques, l’équipe soignante tiendra également compte de l’efficacité du médicament, de son mode d’administration, des préférences du patient et du coût du médicament. 

Agents anti-facteur de nécrose tumorale (TNF) ou inhibiteurs du TNF

Infliximab (Remicade®), Adalimumab (Humira®), Golimumab (Simponi®) Certolizumab pegol (Cimzia®)

Les anticorps anti-facteur de nécrose tumorale (anti-TNF) se lient et bloquent une substance chimique appelée facteur de nécrose tumorale (TNF). On considère que le facteur de nécrose tumorale est à l’origine de l’inflammation de l’intestin et que son blocage permet de contrôler l’inflammation et d’améliorer les symptômes. ll favorise également la cicatrisation des muqueuses. Quelques exemples approuvés par la FDA pour utilisation chez l’enfant souffrant de MII :

  • Infliximab (Remicade)
  • Adalimumab (Humira)
  • Infliximab-adba (Renflexis), biosimilaire de Remicade
  • Infliximab-dyyb (Inflectra), biosimilaire de Remicade
  • Infliximab- axxq (Avsola), biosimilaire de Remicade

Non approuvés par la FDA mais utilisés parfois chez les enfants lorsque les médicaments ci-dessus ne fonctionnent pas ou que les enfants deviennent immuns (développent des anticorps) aux médicaments approuvés :

  • Certolizumab (Cimzia)
  • Golimumab (Simponi)

Les agents anti-TNF sont considérés comme l’un des médicaments les plus efficaces dans la prise en charge des MII. Bien qu’ils soient associés à des effets secondaires, ces derniers sont rares et les risques liés à ces médicaments sont inférieurs aux avantages. Certains effets secondaires comprennent :

  • risque accru d’infections ;
  • réactions allergiques (le risque est moindre si les médicaments sont pris régulièrement selon les recommandations de votre médecin) ;
  • rarement, risque accru de réactions auto-immunes ;
  • extrêmement rarement, lymphomes (cancers des ganglions lymphatiques) et cancers de la peau.

Vedolizumab (Entyvio®)

Le vedolizumab bloque une protéine appelée intégrine à la surface des vaisseaux sanguins intestinaux et empêche les cellules inflammatoires de se déplacer vers l’intestin. Le vedolizumab (anticorps anti-intégrine) est autorisé pour le traitement des adultes atteints de colite ulcéreuse modérée à sévère et de la maladie de Crohn. Bien que la FDA n’ait pas approuvé le vedolizumab pour les enfants atteints de MII, il est généralement uniquement utilisé lorsqu’une MII pédiatrique ne répond pas aux médicaments approuvés par la FDA.

Le vedolizumab est administré par perfusion intraveineuse et il faut des semaines à des mois avant de constater une amélioration des symptômes. Il est considéré comme un médicament très sûr.

Ustekinumab (Stelara®)

L’ustekinumab agit en bloquant deux autres médiateurs d’inflammation appelés interleukine 12 et interleukine 23. Il est généralement administré sous forme de perfusion intraveineuse suivie d’injections (piqûres). Il est associé à une légère augmentation du risque d’infection, en particulier la sinusite, mais il est pour le reste considéré comme un médicament très sûr. Bien que la FDA n’ait pas approuvé l’ustekinumab pour les enfants atteints de MII, il est généralement utilisé uniquement lorsqu’une MII pédiatrique ne répond pas aux médicaments approuvés par la FDA.

La prise de médicaments

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La nutrition et la MII

Une bonne nutrition est importante pendant l’enfance et l’adolescence pour favoriser la croissance et le développement et aider à soutenir le système immunitaire.

Une MII peut affecter la nutrition de multiples façons :

  • des symptômes actifs tels que le manque d’appétit, la diarrhée et les douleurs abdominales empêcheront l’enfant de manger ;
  • une inflammation de l’intestin (en particulier dans le cas de la maladie de Crohn qui affecte l’intestin grêle) peut entraîner une malabsorption ;
  • un besoin accru de calories, comme c’est le cas dans tout état inflammatoire chronique tel qu’une MII.

Thérapies par régime alimentaire

Plusieurs thérapies par régime alimentaire sont utilisées dans le traitement de la MII, souvent en association avec des médicaments.

  • La nutrition entérale exclusive consiste à prendre une préparation nutritionnelle (par exemple Pediasure, Ensure, KateFarms, etc.) pour couvrir 100% des besoins caloriques et nutritionnels pendant 8 à 12 semaines pour obtenir des résultats. Il est prouvé que la nutrition entérale exclusive induit une rémission dans la maladie de Crohn pédiatrique et qu’elle est aussi efficace que les corticostéroïdes.
  • Le régime d’exclusion de la maladie de Crohn est un régime d’élimination en trois phases spécialement conçu pour les patients atteints de la maladie de Crohn. Les personnes sous ce régime limitent la consommation de certains nutriments et additifs alimentaires qui auraient un impact négatif sur les bactéries vivant dans l’intestin. Le régime comprend généralement des aliments complets et une alimentation entérale partielle (formule liquide) pour obtenir une rémission et réduire l’inflammation.
  • Le régime spécifique aux glucides est un régime prisé qui semble pouvoir maintenir la rémission d’une MII, mais il n’est pas considéré comme un traitement éprouvé à l’heure actuelle. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre qui bénéficie de ce régime et pour quelle raison.

Il faut discuter de tout régime spécial envisagé avec l’équipe soignante de votre enfant pour s’assurer qu’il est sûr et approprié.

Que l’on souffre ou non d’une MII, il est essentiel de manger sainement, à savoir, il faut manger une variété d’aliments de chaque groupe alimentaire, en quantité adéquate et sous une forme aussi naturelle que possible. L’essentiel est d’éviter les aliments fortement traités, pouvant contenir des additifs alimentaires qui pourraient avoir un impact négatif et entraîner une inflammation intestinale.

Pendant une « poussée », il faut faire des choix alimentaires judicieux et envisager de limiter la consommation d’aliments riches en graisse ou frits, ainsi que le sucre, y compris les boissons sucrées, les desserts et les jus. Ces aliments n’ont généralement pas une valeur nutritive élevée (ils ne fournissent pas une nutrition optimale) et peuvent aggraver les symptômes. Certaines personnes peuvent s’inquiéter au sujet d’aliments riches en fibres, comme les fruits et légumes crus, mais ces aliments sont très nutritifs et ne doivent être limités que s’ils provoquent ou aggravent les symptômes.

Toute intolérance éventuelle peut s’améliorer en même temps que l’inflammation. Par exemple, l’intolérance au lactose peut survenir si une partie spécifique de l’intestin grêle (appelée duodénum) est enflammée. Cependant, l’intolérance devrait s’atténuer avec l’amélioration de l’inflammation, et le lait peut être bien toléré une fois en rémission. Il peut être utile de tenir un journal alimentaire si votre enfant ne semble pas tolérer certains aliments. Discutez de vos préoccupations avec l’équipe soignante de votre enfant.

Fibres alimentaires

Quelques situations spécifiques peuvent nécessiter un changement dans le régime alimentaire de votre enfant. Les fibres alimentaires peuvent provoquer des douleurs et bloquer des intestins rétrécis par une inflammation (une sténose) ou après une opération. Un régime pauvre en fibres peut être utile lorsque les intestins sont rétrécis par l’inflammation. Là encore, ces aliments sont généralement sains et ces changements de régime sont temporaires jusqu’à l’amélioration de l’inflammation.

Perte de poids

Si votre enfant perd du poids, un régime riche en calories et en protéines peut être bénéfique. Les produits laitiers et la viande (y compris les aliments d’origine animale et non animale) constituent de bonnes sources de calories et de protéines. Un enfant qui a des difficultés à manger peut bénéficier de shakes nutritionnels pour compléter les aliments qui lui manquent. Si votre enfant est incapable de manger ou de boire suffisamment, une sonde d’alimentation temporaire peut être utilisée pour alléger la pression des repas et garantir la nutrition adéquate de l’enfant. N’oubliez pas qu’une perte de poids peut être le signe d’une inflammation active. L’équipe médicale de votre enfant doit donc être informée en cas de perte de poids.

Vitamines, minéraux, plantes médicinales et médicaments

Il est important d’informer le médecin de votre enfant si vous lui donnez des médicaments en vente libre, des multivitamines, des minéraux ou des suppléments à base de plantes médicinales, car ils peuvent interagir avec les médicaments.

Il est généralement recommandé que votre enfant prenne une multivitamine contenant du fer. Si le taux de fer de votre enfant est faible, le médecin peut recommander un supplément de fer, sous forme de pilule ou de perfusion intraveineuse. Un supplément de folate peut être recommandé si votre enfant prend un médicament qui interfère avec l’absorption d’acide folique (méthotrexate et sulfasalazine).

Le calcium et la vitamine D sont importants pour une santé osseuse optimale, surtout pendant la période critique de l’enfance et de l’adolescence. Votre enfant peut également avoir besoin de calcium et de vitamine D supplémentaires, notamment s’il prend des stéroïdes. D’autres circonstances peuvent nécessiter des vitamines et/ou des minéraux supplémentaires. Il est donc important de discuter de toute question relative à la nutrition avec le médecin ou le diététicien de votre enfant.

Votre médecin peut parfois recommander de prendre des probiotiques et certains compléments alimentaires comme le curcuma. Veuillez en discuter avec votre médecin si vous souhaitez en savoir plus sur ces produits.

De manière générale, la nutrition joue un rôle important dans le traitement de la MII. Une bonne alimentation peut permettre à votre enfant d’atteindre son plein potentiel de croissance et de vivre une vie plus saine.

Ressources

Vidéos

What is Crohn’s Disease? (Qu’est-ce la maladie de Crohn ?)

https://youtu.be/B8ryJ9P38B8

What is Ulcerative Colitis? (Qu’est-ce la colite ulcéreuse ?)

https://youtu.be/3-BEdeb8kmE

Les options de traitement

https://youtu.be/Mp9br6olPIU

La prise de médicaments

https://youtu.be/-zHGpj1iz84

Les types de médications

Aminosalicylates : https://youtu.be/t7GSufR_cJc

Corticostéroïdes : https://youtu.be/fnLxFvPHdLY

Immunomodulateurs : https://youtu.be/tml56K0plZU

Antibiotiques : https://youtu.be/ZKagvmZJLYQ

Substances biologiques : https://youtu.be/iJMcPtNSxks

Chirurgie
https://youtu.be/ZRIReKGb7CQ

https://youtu.be/MLyakCY5bBs

La nutrition et la MII

https://youtu.be/uxEGDsaSNhg

https://youtu.be/Vg_rVdouuz4

https://youtu.be/rsjX4m91PkM

https://youtu.be/-yT-UMQ-YXk

Conseils de santé en cas de MII

https://youtu.be/tTSqHS_vyO8

Adaptation / santé mentale

https://youtu.be/6nPSNJqKts0

Podcasts

Le maintien d'une nutrition saine chez les patients pédiatriques atteints de MII

Au cours de cette série, nous aborderons le rôle important que joue l’alimentation dans la prise en charge de la MII, en nous concentrant sur le maintien d’une bonne nutrition, la thérapie nutritionnelle entérale ainsi que le régime spécifique aux glucides. Vous entendrez des professionnels de la santé ainsi que deux parents qui ont une expérience directe de la mise en œuvre de la thérapie nutritionnelle entérale et du régime spécifique aux glucides. De plus, nous avons inclus un podcast sur l’autonomie lors de la transition vers les études supérieures ou le monde du travail.

Options chirurgicales pour le traitement de la MII

La chirurgie, tant pour la maladie de Crohn que pour la colite ulcéreuse, peut faire partie intégrante du traitement et ne représente pas nécessairement un dernier recours. Les options chirurgicales diffèrent selon qu’il s’agit de la colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn. Il existe de nombreux types de chirurgie, qui dépendent de la localisation de la maladie dans les intestins, du type de complication et de la gravité de la maladie.

La chirurgie est utilisée de préférence en conjonction avec un traitement médical. Dans certains cas, la chirurgie peut être la meilleure solution au début de la maladie. Dans l’ensemble, de nombreux patients atteints de MII devront subir une intervention chirurgicale au cours de leur maladie. La chirurgie a pour objectif de réduire ou de résoudre les symptômes et d’améliorer l’état de santé général, l’état nutritionnel, la croissance et le développement sexuel, tout en essayant de préserver autant d’intestin que possible.

La prise de décision concernant le traitement chirurgical doit être basée sur l’histoire clinique du patient, avec des informations supplémentaires provenant de tests radiologiques (IRM, CT, échographie ou radiographie) et endoscopiques. Le patient et sa famille doivent discuter de cette décision avec l’ensemble de l’équipe soignante, qui se compose généralement de plusieurs spécialistes, dont un gastro-entérologue pédiatrique, un chirurgien pédiatrique, un nutritionniste et un psychologue.

En termes généraux

Deux techniques principales sont utilisées pour la chirurgie en cas de MII : la laparotomie et la laparoscopie. La laparotomie, ou chirurgie ouverte, est une méthode plus traditionnelle qui utilise une seule incision abdominale. La laparoscopie utilise des instruments insérés dans la cavité abdominale par plusieurs petites ouvertures, laissant ainsi plusieurs très petites cicatrices. Lorsqu’elle est réalisée par un chirurgien familiarisé avec la technique, la laparoscopie permet une récupération plus facile et plus rapide. Aujourd’hui, de nombreuses opérations pour une MII peuvent être réalisées par laparoscopie. En fin de compte, il est plus sûr que ce soit le chirurgien qui prenne la décision finale sur le type d’intervention à effectuer.

Auteurs : Brad Pasternak, MD, Joanna Niklinska, MD, Bhaskar Gurram, MD
Éditeur : Brad Pasternak, MD
Mars 2022

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North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition
The Association of Pediatric Gastroenterology and Nutrition Nurses
North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition Foundation
The NASPGHAN Council For Pediatric Nutrition Professionals
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